Attendre, seulement attendre, mais dans quel but ? Peut être pour ne plus avoir à le faire, ou pour enfin en connaître la raison. Et eux qu’attendent-ils en m’observant, simplement de tuer le temps ou de me voir partir pour gagner mon attente.
Confronté à l’attente et à l’ennui, nous cherchons naturellement à éviter cet état. La lecture, l’écoute musicale et le grignotage sont les artifices courants qui nous permettent cette échappatoire. Mais lorsque aucune de ces actions n’est à notre portée, que nous reste-il pour affronter l’ennui, si ce n’est l’observation. Notre regard en évite un autre, scrute un profil puis se pose sur un siège vide.
En entrant dans une salle d’attente le temps prend une autre dimension ou plutôt d’autres dimensions à l’échelle de chaque patient. Chaque minute est émise différemment, chaque son est perçu singulièrement, l’ambiance et le confort conditionnent les patients distinctement.
Le lieu même attend le renouvellement de ses patients, il les observe et garde leurs empreintes. Le lieu devient alors miroir de l’état transitoire qu’il a généré. La salle d’attente situe un temps parallèle à celui de l’extérieur.
Cette installation conditionne une distance qui se crée entre les patients, les spectateurs, leurs images et elle-même.
Attendre c’est perdre et prendre son temps.
Texte, images et vidéo : Cyprien Quairiat.
Matériel venant d’Interface-Z
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